Si le projet de parc d'activités a d'abord été porté par un syndicat mixte, ce sont aujourd'hui les entreprises ellesmêmes qui gèrent les espaces naturels du site, via une association syndicale. Comme un syndic de copropriété, dans lequel la Communauté d'agglomération du Boulonnais figure. « Dès le début, le PNR Caps et marais d'Opale était présent, car les trois communes concernées en font partie. Nous avons toujours des projets communs, avec ENRx également, et c'est un partenaire classique en termes d'aménagement foncier, mais la gestion du parc d'activités tourne toute seule depuis 5 ans » explique Sébastien Desomer, responsable du service action économique à la Communauté d'Agglomération.
Outre le maintien et le développement de la biodiversité sur les 170 hectares du site de Landacres, les objectifs mentionnent la création d’un corridor (coulée verte) de la forêt à l’autoroute, d'un maillage bocager, et de la volonté d'absorber les bâtiments sous les lignes d’horizon. Les co-propriétaires du parc ont ainsi mis en place un plan de gestion différenciée qui a été réalisé pour 10 ans puis reconduit 5 ans. Des études pédologiques et hydrologiques ont été réalisées en amont ainsi que des inventaires, ce qui a conduit par exemple à choisir des essences végétales régionales adaptées ou de mettre en place des solutions techniques pour réutiliser un maximum d'eau de pluie. Dès la conception, la pollution lumineuse a aussi été limitée. Le soutien d'un bureau d'études a permis de disposer d'arguments étayés et d'inscrire la réflexion dans un cadre plus large, comme celui du SRCE par exemple.

L'intérêt pour les entreprises ? D'abord, comme tout parc d'activités, proposer un beau lieu à ses salariés et ses clients, pratique, confortable et peu cher. L'aspect paysager et les contraintes liées à la gestion écologique, c'est le prix à payer pour un retour d'image supplémentaire, ou la possibilité de s'inscrire dans une démarche d'entreprise plus large. Ecover, par exemple est présent sur le site, et s'avère certifié ISO également. Des 15 entreprises installées, il n'y a finalement pas tant d'activités affichant fortement des valeurs écologiques. Les concepteurs attendaient davantage d'agro-alimentaire, un des secteurs porteurs de la région, mais ce n'est pour l'instant pas le cas. La variété des domaines d'activités montre en tout cas que l'argument écologique touche largement les entreprises, qu'elles en fassent un argument marketing ou pas. D'ailleurs, si le parc de Landacres a été le premier en Europe, en 1998, à avoir été certifié ISO14001, ils sont maintenant une cinquantaine.