Indicateurs de biodiversité

Revoir nos vieux dictons

 

Espaces naturels n°31 - juillet 2010

Le courrier

Aurélie Javelle
Ingénieur de recherche SupAgro Florac

 

Comment évaluer la biodiversité ? La question se pose avec acuité, cette année peut-être plus particulièrement. Aussi les chercheurs travaillent-ils afin de déterminer des indicateurs susceptibles d’objectiver l’analyse.
Dans ce contexte, d’aucuns soutiennent que, outre l’approche scientifique, d’autres savoirs seraient tout aussi pertinents pour porter cette évaluation. Les savoirs vernaculaires par exemple, dont la validité locale s’est construite au fil du temps, sur la base d’une expérience directe au territoire.
Certes. Mais ces savoirs vernaculaires tiennent-ils compte des changements, notamment climatiques, constatés depuis quelques années ? Quelle crédibilité peuvent-ils avoir aujourd’hui dans la gestion d’un espace à l’heure du bouleversement environnemental constaté ? Les dictons qui se construisent par l’observation fine du milieu, sur le temps long, ne deviennent-ils pas obsolètes face aux transformations actuelles ?
Une chose est sûre : les indicateurs de biodiversité, qui se construisent à l’intersection des savoirs scientifiques et des pratiques locales, doivent faire la part entre enrichissement issu des savoirs de terrain et remise en question d’éléments constitutifs d’une culture.
Réapprendre à observer la nature devient nécessaire pour revoir nos vieux dictons.
Il s’agit par là de compléter efficacement le regard scientiste porté sur l’environnement qui ne doit pas en être la seule entrée.

Pour tenter d’apporter des réponses aux gestionnaires de plus en plus désarçonnés face aux changements des milieux, Espaces naturels n° 33 proposera un dossier sur l’usage des indicateurs de biodiversité.