Outre-mers

Univers divers

 

Espaces naturels n°31 - juillet 2010

Le Dossier

Romain Renoux
WWF
Carole Martinez
Agence des aires marines protégées

Terres glacées antarctiques, archipels sub-antarctiques, archipels de l’Atlantique nord, atolls, îles hautes de Polynésie, îles volcaniques et calcaires des Antilles, forêts tropicales primaires de Guyane… Avec son éparpillement géographique, l’outre-mer français présente une diversité de cultures, de paysages, de milieux naturels et d’espèces emblématiques. 80 % de la biodiversité du territoire français se trouve outre-mer.
La France se situe dans le top 10 des pays hébergeant le plus grand nombre d’espèces animales et végétales menacées. Les enjeux marins y sont fondamentaux. En effet, avec l’outre-mer, la France possède le deuxième domaine marin au monde, le seul à s’étendre à la fois sur trois océans.
Enjeu universel : chacun s’accorde sur le niveau de responsabilité de la France et des ultramarins pour préserver cette biodiversité.
À ce titre, les meilleures initiatives conduites dans l’outre-mer français ont vocation à rayonner dans leurs sphères géographiques régionales : arc antillais, océan indien, pacifique… Elles sont le reflet des acteurs engagés dans la gestion des espaces naturels et de la préservation de la biodiversité.
Aussi, protéger ce patrimoine revient à protéger la diversité culturelle et les modes de vie propres à ces régions.
Mais concrètement, comment faire au jour le jour ? Comment cette responsabilité se répartit-elle entre les prérogatives nationales et locales ? Les gestionnaires d’aires protégées de métropole ne peuvent-ils pas mieux bénéficier des expériences et acquis des outre-mers ? Comment intégrer dans sa pratique professionnelle les fortes identités culturelles des populations ? Et, dans ces territoires plus qu’ailleurs, comment concilier développement social et économique avec préservation de la biodiversité ?
En effet, presque toutes les régions françaises d’outre-mer localisées dans la ceinture inter-tropicale font face à une situation socio-économique particulière : d’un côté, la population augmente rapidement (plus de la moitié des Guyanais sont âgés de moins de 25 ans), de l’autre, le taux de chômage est partout largement plus élevé qu’en métropole.
Protéger la biodiversité comme base d’un capital économique endogène, créateur de revenus et d’emplois locaux, implique de ne pas considérer ces territoires comme en sursis mais comme en devenir.
L’échange d’expériences et des voies nouvelles explorées dans chacun de ces territoires doit nous conduire à adopter les solutions singulières qui répondront à cet enjeu universel.