Indicateurs de biodiversité

Fourre-tout ou panacée ?

 

Espaces naturels n°33 - janvier 2011

Le Dossier

Aurélie Javelle
Ingénieure de recherche - SupAgro Florac

Réduire le rythme de perte de diversité biologique. Cet objectif promu en 2002 en déclinaison de la Convention sur la diversité biologique est louable, il demande néanmoins de pouvoir évaluer si les efforts consentis portent leurs fruits. Comment faire autrement qu’en développant des indicateurs ?
C’est chose dite : les indicateurs se révèlent donc être des outils stratégiques permettant d’influer les politiques publiques. Reste alors la réalité. Car si l’indicateur de biodiversité est un outil nécessaire, il reste un instrument complexe, mal connu, mal maîtrisé. Et, pourquoi le cacher, coûteux, si l’on ne sait faire des choix judicieux et définir avec précision une batterie limitée d’éléments nécessaires et suffisants à l’évaluation de ses choix de conservation.
Ceci étant, expérimentations et réflexions se multiplient. De plus en plus nombreux, les gestionnaires s’intéressent à cette problématique incontournable : qu’est-ce qu’un bon indicateur ? Comment le mettre en œuvre ? Où trouver des sources ?
Un récent séminaire organisé par SupAgro Florac a mis en lumière les avancées dans ce domaine mais aussi les tâtonnements auxquels les utilisateurs d’indicateurs sont confrontés1.
Le dossier, ici présenté, complète ces discussions et approfondit certains aspects tout en offrant des exemples selon les types de milieux. Il développe, notamment, le lien entre indicateurs et contraintes juridiques, les contingences économiques qui doivent être respectées dans la création puis l’usage d’indicateurs ; ou encore décrit les organismes centralisateurs ou utilisateurs d’indicateurs qui apparaissent sur le territoire. Il souligne la nécessité de cibler avec précision les besoins, les attentes, les exigences du contexte dans lequel l’indicateur sera exploité. Le dossier souligne également la multitude des données à gérer avant d’obtenir un indicateur pertinent. Dans tous les cas, la question des échelles spatiale et temporelle reste un facteur clé dans l’utilisation d’indicateurs.
Et puis, cette affirmation, tel un leitmotiv : quel que soit l’angle sous lequel l’indicateur sera abordé, il n’est pas une solution absolue pour résoudre la complexité des écosystèmes.

1. Le séminaire Biodivers’été, organisé du 7 au 9 juillet 2010. Informations, comptes rendus et bibliographie sur le site : www.biodivers-ete.fr