Prendre le temps
Il aura fallu six ans entre les premières esquisses, la définition des objectifs et la réalisation des travaux. En effet, la première étude, réalisée par le paysagiste Alain Freytet, date de 1996, le Conservatoire lui, ayant demandé de définir les orientations pour la mise en valeur du site. Si l’impatience légitime des protagonistes convaincus a dû être modérée, il faut pourtant considérer le temps comme un élément clé de la réussite.
En tout premier lieu, parce que c’est un projet « bouclé » et cohérent qui a été présenté aux élus et auquel ils ont adhéré. Dès lors, les différentes facettes du projet, préservation des caractéristiques écologiques, mise en valeur paysagère, organisation de l’accueil du public dans des conditions optimales de sécurité, ne sont pas entrées en concurrence. Le maître d’ouvrage a eu toute autorité, pour « garder le cap » et l’esprit du projet. « À trois kilomètres de la ville, et quelques encablures de l’aéroport, les élus auraient pu faire le choix d’aménager une “promenade des Anglais”… Heureusement l’ensemble des enjeux a pu être posé dès l’amont », explique Michel Muracciole, du Conservatoire.
Le temps a également permis la recherche. On savait si peu de chose sur l’Helix ceratina ! Un partenariat avec le CNRS de l’université de Rennes a révélé que l’escargot endémique corse était intimement lié au genêt de Salzmann. Sans ce travail étroit avec les scientifiques, la culture des genêts n’aurait certes pas eu lieu et l’avenir de l’Helix aurait été vite compromis.