Notre pouvoir ? Souplesse, information, conviction

 
Garde nature

Espaces naturels n°24 - octobre 2008

Le Dossier

Renaud Batisse
Juriste de formation. D’abord garde nature pour le Parc naturel régional des volcans d’Auvergne, spécialiste des questions liées à la circulation motorisée dans les espaces naturels, il est aujourd’hui le coordinateur des « écogardes » du Parc naturel régional du Verdon

 

Depuis 2002, chaque été, le Parc naturel régional du Verdon met en place un dispositif de quinze « écogardes ». Je suis leur coordinateur. Agents de sensibilisation, nous allons à la rencontre du public des sentiers de randonnée et des sites naturels très fréquentés (lacs et gorges du Verdon). Nous informons et renseignons, tout en veillant à la sécurité, au respect des sites et des règles de bonne conduite.
Parmi les comportements qui posent problème, au regard de la préservation du patrimoine du Verdon ou de la sécurité des personnes, on trouve pêle-mêle : le camping sauvage, les feux de camps, la circulation motorisée, les comportements à risque en lien avec la baignade… Or, nous ne sommes pas commissionnés1, nous n’avons aucun moyen coercitif. Nous devons pourtant nous faire entendre.
La première fois que j’ai dû remplir ma mission, je me suis comporté comme un « cow-boy ». J’ai très vite compris que c’est exactement ce qu’il ne faut pas faire. Je ne dispose en réalité que de ma patience, de ma diplomatie, de mon recul, de ma mesure et d’un minimum de psychologie pour transmettre l’information. Je ne suis pas là pour faire appliquer la règle coûte que coûte. Les « écogardes » ou gardes-nature sont un médium. Ma fonction essentielle est d’expliquer la raison d’être d’une recommandation ou d’une règle juridiquement fondée. Je dois donc agir de telle sorte que les individus concernés par mon intervention comprennent, acceptent et s’approprient l’information donnée.
Expliquer est le maître mot. Patience, diplomatie, recul, mesure, psychologie… sont les outils. Compréhension, acceptation, appropriation de l’information par le public sont les buts recherchés.
Pour les récalcitrants (5 % des cas), les écogardes font le relais auprès des agents de contrôle, à savoir les gendarmes, gardes de l’ONF, de l’ONCFS ou encore la police rurale. n
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