À la reconquête du Petit bois de pins
Avec des vents dépassant les 210 km/h, la tempête de 1999 provoque des dégâts considérables sur l’ensemble de la façade ouest-atlantique française. À Bourcefranc-le-Chapus, le Petit bois de pins n’est pas épargné. Non seulement de très nombreux sujets – des pins maritimes de plus de 70 ans – sont arrachés instantanément, mais la salinisation superficielle entraîne le dépérissement de bon nombre de chênes.
Espaces naturels n°32 - octobre 2010
Ami-ami avec les architectes
Soucieux des paysages, le réseau des parcs naturels régionaux a imaginé un partenariat avec l’École nationale supérieure d’architecture de Nancy. Une école qui, généralement, développe les exercices, projets et séminaires orientés sur la ville constituée, dense et compacte. Depuis 2005, chaque année, un atelier s’organise en écho avec le PNR du Vexin français et le PNR du massif des Bauges. Sa thématique ? Aménagement du territoire : vers un urbanisme rural durable.
Espaces naturels n°32 - octobre 2010
L’Angleterre en faveur des paysages
L’Angleterre s’est impliquée dès l’élaboration de la Convention européenne du paysage. Elle est reconnue parmi les premiers pays ayant mis ses principes en application (entrée en vigueur de la convention au Royaume Uni le 1er mars 2007).
Ainsi, par exemple, la carte National Character Area est utilisée depuis près de dix ans pour identifier des aires paysagères du pays et, l’usage du Landscape Character Assessment (Caractérisation du paysage) sert de référence aux acteurs politiques locaux.
Espaces naturels n°32 - octobre 2010
Paysages, culture, nature : le paradoxe ?
Que reste-t-il de l’opposition entre les notions de patrimoine culturel et naturel ? Certes, pris séparément du site naturel qui l’entoure, la gestion du Mont-St-Michel ou de la cité de Brouage, celle du parc de Versailles ou du château de Chenonceau répondent davantage aux normes « Bâtiments de France », à ses références historiques, architecturales et paysagères. Idem, les personnes qui en ont la charge. Elles ne sont pas formées dans le même moule que leurs équivalents des espaces naturels.
Espaces naturels n°32 - octobre 2010
Appréhender le paysage sous l’angle de son fonctionnement pour gérer la biodiversité
Dépendance aux énergies polluantes et non renouvelables, étalement urbain, banalisation du cadre de vie… En ce début du 21e siècle, ces alertes se multiplient, elles en amplifient d’autres, liées à la perte de biodiversité. Pour réguler les impacts négatifs, des outils ont été imaginés dont certains concernent l’espace : zones protégées, documents d’urbanisme, trames vertes et bleues, schémas régionaux du climat, de l’air et de l’énergie, bandes enherbées le long des cours d’eau en territoire agricole...
Espaces naturels n°32 - octobre 2010
Quels outils juridiques pour intégrer le paysage ?
La France a l’obligation d’intégrer le paysage dans toutes les politiques sectorielles y compris dans la gestion des espaces naturels. » Cette exigence court depuis le 1er juillet 2006 et résulte de l’application de la convention européenne du Paysage (convention de Florence) signée le 20 octobre 2000.
Espaces naturels n°32 - octobre 2010
« Mais enfin ! L’Homme se détermine par l’aspect visuel ! »
Dès sa création en 1980, la mission du Paysage a été l’objet d’hostilité de la part des autres services de l’État. Nos collègues de l’Agriculture nous expliquaient que le paysage n’était que la conséquence mécanique des activités économiques sur le territoire. Les architectes-paysagistes n’étaient guère plus coopératifs.
Espaces naturels n°32 - octobre 2010
Un paysagiste dans un projet d’aménagement de réserve naturelle
Bien loin de rentrer en conflit, paysage et écologie s’épaulent et se complètent pour protéger et mettre en valeur des sites naturels. Il en fut ainsi en Creuse, sur la Réserve naturelle de l’étang des Landes. Un tandem1 composé d’un paysagiste et d’un architecte est, en 2004, appelé à travailler sur l’aménagement de cette propriété du conseil général2. L’intervention se fait au sein d’une équipe regroupant diverses disciplines : naturaliste, paysagère, architecturale, muséographique…
Espaces naturels n°32 - octobre 2010
L’argumentaire paysager pour soutenir une reconquête écologique
Concilier les enjeux de paysage et de biodiversité… Tel fut l’objectif du Parc naturel régional Normandie-Maine, opérateur Natura 2000, lors des travaux de restauration de la lande sèche sur le versant du Haut Fourché situé au sein des Alpes mancelles1 .
Les faits débutent en 2003 alors qu’un incendie se déclare, dévastant en partie la pinède et laissant place à un paysage de désolation. L’année suivante, après validation du document d’objectifs, le parc propose, à titre expérimental, de réhabiliter trois hectares de lande.
Espaces naturels n°32 - octobre 2010
La biodiversité, gagnante du projet de paysage
Haute-Bruche. En 1993 une étude paysagère intercommunale découpe le territoire en quatre unités paysagères. Elle définit alors un programme de vingt et une actions.
Mais pourquoi, au cœur du massif des Vosges, la Haute-Bruche s’intéresse-t-elle autant à ses paysages ?
Dans les années 70, le territoire est impacté par une crise qui met fin à la double activité agricole et industrielle-textile.
En 1980, le Sivom du pays de la Haute-Bruche est créé pour mettre en œuvre un contrat de pays, initiateur du développement économique local.
Espaces naturels n°32 - octobre 2010
L’ours fait ses comptes
Il ne restait plus que six ou sept ours dans le noyau occidental du Béarn. Huit ans après les premières réintroductions dans les Pyrénées centrales, les ours ont recolonisé une partie importante du massif et nous avons noté sept portées de un à trois oursons depuis 1997. Dans l’état actuel de nos connaissances, on estime que la population comprend entre quatorze et dix-huit individus, répartis en trois noyaux (cf. carte).
Espaces naturels n°10 - avril 2005
Réintroduire la cistude quelle faisabilité ?
Tout d’abord, il fallu établir l’indigénat. Entendez par là, faire la preuve que la cistude était bien présente en Savoie lors des siècles passés : montrer, démontrer qu’elle avait bien disparu.
Espaces naturels n°10 - avril 2005
L’élégante séduction du charognard
C’est une drôle d’idée de concevoir un lieu pour observer la nature !
Pourquoi ? Quoi qu’il en soit, les gens ne nous ont pas attendus pour venir observer les vautours. Après leur réintroduction, l’adhésion du public a été immédiate. De nombreuses personnes venaient dans les Grands Causses 1. Nous n’avons fait qu’accompagner ce mouvement et leur permettre de mieux observer, sans déranger. Et de rencontrer des ornithologues aussi.
Espaces naturels n°10 - avril 2005
Noé, père des réintroductions
Depuis ce précédent illustre, les choses sont devenues plus complexes…
Aujourd’hui, face à un ciel sans rapace, à une eau sans poisson, ou au désert laissé par un chantier d’aménagement, nous devons imaginer des solutions, souvent modestes, pour reconstituer un peu le patrimoine que nous ont légué nos parents (ou celui qu’ils ont dégradé !).
Espaces naturels n°10 - avril 2005
Les échanges génétiques ne sont pas toujours préjudiciables mais…
Le problème génétique est posé. En effet, les introductions peuvent provoquer des occasions d’hybridations et d’introgression génétique. C’est-à-dire une dispersion naturelle des gènes, entre plantes introduites et plantes indigènes.
Elles entraînent alors de profondes modifications de la structure génétique des espèces, pouvant aller jusqu’au remplacement d’un type de matériel végétal par un autre.
Espaces naturels n°10 - avril 2005
Se donner toutes les chances de réussir
En France, mais aussi en Italie et en Espagne, plusieurs structures se sont engagées dans l’élevage de la tortue d’Hermann, sans réellement se préoccuper de l’essentiel : où lâcher ces animaux ? La médiatisation faite autour de ces élevages a, par ailleurs, dirigé l’attention du public et des décideurs vers une conservation ex-situ, au détriment de la préservation des populations sauvages. Au risque de provoquer, on peut dire que ces opérations de réintroduction ont retardé ou affaibli la protection des populations sauvages.
Espaces naturels n°10 - avril 2005
Éléments de méthode
Destinées à la conservation des plantes menacées de disparition, les opérations de réintroduction peuvent s’avérer coûteuses. Il est donc absolument nécessaire de se poser au préalable des questions concernant l’objectif réel, l’indigénat 1 de la plante et la faisabilité de l’opération.
Grandes lignes méthodologiques
- Anticiper : ne pas attendre les situations catastrophe. Généralement, lorsque l’on peut compter l’effectif d’une plante, ce n’est pas très encourageant !
Espaces naturels n°10 - avril 2005
La stratégie
Vous insistez sur l’importance d’élaborer une stratégie, de réfléchir à une politique globale et de ne pas réintroduire au coup par coup, au gré des passions ou des intuitions. Que recouvre exactement le terme de stratégie ?
Espaces naturels n°10 - avril 2005
Ensuite vient la charte vade-mecum des conduites à tenir
Critères écologiques du milieu d’accueil
Le domaine vital du bouquetin se caractérise par son étendue. Il faut analyser une surface minimale de 20 km de rayon autour du point de lâcher. Les lignes de crêtes rocheuses constituent des voies de déplacement qu’il faut inventorier pour définir les scénarios de colonisation à moyen et long terme. Par ailleurs, le bouquetin a besoin de trois quartiers saisonniers de qualité écologique différente : quartier d’hiver, de printemps et d’été. Ils nécessitent des itinéraires fixes de migration qui doivent être inclus dans l’espace considéré.
Espaces naturels n°10 - avril 2005
Deux expos pour une appropriation collective
En 1982, aux portes de Bâle, la Petite Camargue alsacienne et la Réserve naturelle du même nom voient le jour. Elles bordent la pisciculture impériale de Huningue, bâtie en 1852 suite à la découverte, par le professeur Coste, de la technique artificielle de reproduction des salmonidés. En période de reproduction, chaque saumon pêché dans le Rhin devait être expurgé des œufs et de la laitance afin de le reproduire. Cependant, malgré les efforts déployés, le sauvetage du saumon échouera : on avait pensé aux conséquences, mais pas aux causes de sa disparition !
Espaces naturels n°10 - avril 2005
Une réintroduction est un commencement qui bouleverse
Les récits de (ré) introductions sont généralement plein d’épisodes imprévus, heureux ou malheureux, parfois franchement rocambolesques. Cependant, ce ne sont pas tant les difficultés rencontrées ni les échecs essuyés qui dominent les récits, que l’enthousiasme et l’exaltation qui marquent une naissance. Dans toute (ré) introduction, quelque chose qui n’existait pas se met à exister ; c’est un commencement, une aventure ; au sens étymologique de ce qui est à venir. Le lâcher est un moment inaugural, un point de départ.
Espaces naturels n°10 - avril 2005
Trente-cinq ans après le lynx fait son bilan
Le lynx est réapparu en France au début des années 70. Trente ans plus tard, le bilan laisse apparaître que les populations croissent et qu’elle colonisent de plus en plus d’espace. Ce bilan a pu être possible à la suite d’un suivi standardisé mis en place depuis 1990. 850 bénévoles appartenant au réseau Lynx sont régulièrement sollicités pour consigner leurs observations.
Espaces naturels n°10 - avril 2005
Nouvelles technologies pour préserver des zones de montagne
Avec 119 pistes de ski, La Plagne est le plus grand domaine skiable de la Vanoise. Depuis 1964, 150 hectares de terrain ont été complètement remodelés pour rendre la pratique de la glisse plus sûre et plus confortable. Le risque ? Voir s’instaurer des processus d’érosion, de destruction des paysages et de perte de surfaces pâturées. Pour faire face : on sème. Depuis de nombreuses années, des opérations de repeuplement avec des espèces végétales allogènes sont entreprises.
Espaces naturels n°1 - janvier 2003
A-t-on le droit ?
Situées dans l’Océan Indien, les îles Kerguelen sont parmi les plus isolées du monde. Fréquentées malgré tout, elles ont subi l’introduction d’un grand nombre d’espèces ; parmi celles-ci : le lapin qui a profondément modifié le milieu insulaire. Les scientifiques ont alors initié un programme expérimental dont l’objet vise la restauration des écosystèmes. C’est ainsi que l’éradication du lapin de trois îles de 150 ha environ a débuté en 1992.
Espaces naturels n°1 - janvier 2003
Les scientifiques font-ils la loi ?
Les scientifiques ont-ils pour fonction de produire du droit ? Oui, diraient certainement Yves Crosaz et son équipe, dont le programme de recherche vient d’aboutir à la publication d’un décret sur les normes de qualité germinatives des semences. Comment en sommes-nous arrivés là ?
Espaces naturels n°1 - janvier 2003