La biodiversité de la faune du sol
Comment expliquer qu’un si grand nombre d’espèces animales parviennent à coexister dans le sol, alors que la majorité d’entre elles consomment les mêmes ressources ?
Plusieurs hypothèses ont été avancées.
La distribution des ressources organiques est particulièrement hétérogène dans le sol. Les communautés d’organismes se répartissent donc en fonction des ressources nutritives disponibles et se subdivisent en niches écologiques, dans des habitats fortement spécialisés. Ceci limite la compétition entre espèces.
Ce phénomène est favorisé par l’activité de la macrofaune et de la végétation qui conditionne fortement la répartition spatiale et temporelle des ressources nutritives utilisées par l’ensemble des organismes du sol.
D’autres hypothèses s’appuient sur la capacité d’un grand nombre d’entre eux à entrer en vie léthargique pour s’adapter rapidement à des modifications défavorables du milieu. De nombreuses espèces sont ainsi temporairement inactives ou leur nombre est assez faible pour éviter la compétition.
Les interactions mutualistes, comme les associations bénéfiques entre la microflore et les macro-invertébrés, favorisent l’accès à un spectre plus large de ressources alimentaires (l’intestin des termites abrite une grande quantité de bactéries dont certaines sont capables de dégrader des éléments très difficilement biodégradables). Enfin, la forte biodiversité du sol est également favorisée par la nature très diverse des ressources nutritives issues de la biomasse végétale ou d’autres invertébrés consommés par divers prédateurs, constituant ainsi des chaînes alimentaires longues et complexes.