Cinquante écoles, deux cents classes (autant d’instituteurs), cinq mille enfants, sans omettre les dix mille parents, adhèrent aux écoles éco-citoyennes… Mais quelle erreur de s’arrêter aux chiffres : le programme « écoles éco-citoyennes » vise, avant tout, à donner des clefs aux enfants afin qu’ils comprennent les enjeux du développement durable et qu’ils y participent.
L’action remonte à deux ans. Le Parc naturel régional des caps et marais d’Opale lance alors le projet. Sous couvert de l’Éducation nationale, Martine Magnier (Christophe Morelle l’a rejoint récemment) contacte l’ensemble des écoles du territoire. Le but ? Les inciter à rejoindre le réseau des écoles éco-citoyennes (voir encart page suivante). Et donc à développer des actions allant dans le sens de la philosophie du projet : éduquer à l’éco-citoyennneté, développer des comportements intelligents en faisant comprendre aux enfants que tout est imbriqué. Le parc se charge de valoriser leurs actions et de les accompagner, si besoin.
Pour assumer son rôle d’animateur, le parc édite un journal inter-écoles ainsi qu’une feuille de liaison pour les enseignants. Les actions y sont consignées. Ainsi à l’école Françoise Dolto, les enfants de CE1 ont établi un règlement intérieur : « Si on transgresse ces lois, on n’a plus le droit à la responsabilité » (s’occuper de la météo, ramasser les feuilles, accompagner un camarade en dehors de la classe, ramasser les tickets de cantine…). Un président est élu chaque semaine.
À l’école primaire de Dohem, les élèves ont inséré des cartes de vœux dans
les colis de Noël des personnes âgées. « Nous nous sommes sentis remerciés
et contents. » Citons encore l’école d’Helfaut où les jeux pour la cour sont en autogestion.
Ce travail d’échange d’expériences explique partiellement l’élargissement du réseau, d’année en année.
Le Parc fournit également des documents pédagogiques, des livrets pour chaque élève, des affiches pour les classes. Il propose des projets « clefs en mains » pour ceux qui manqueraient d’idées (mais pas d’énergie). La formation des enseignants n’est pas omise puisque les éducateurs sont régulièrement invités à des demi-journées de formation, à des voyages d’étude. Des animations sont réalisées dans les classes.
Un système de valeurs
L’éducation à l’environnement concerne la relation de l’enfant à son territoire, au sens large du terme. Éduquer à l’environnement, ce n’est pas seulement éduquer
à la nature, on se préoccupe tout autant de faire découvrir les traditions culinaires des terroirs, le petit patrimoine bâti dans les campagnes, que de faire connaître aux jeunes le port de pêche industrielle, les enjeux de l’énergie éolienne…
De même, le programme va permettre d’améliorer les relations des enfants entre eux et, par extension, avec tous. Les écoles éco-citoyennes influencent ainsi le développement de la personnalité de l’enfant, la mise en place de son système de valeurs. « Nous voulons faire découvrir aux enfants qu’il existe des solutions alternatives applicables quotidiennement », développe la coordinatrice du projet, d’ailleurs, poursuit-elle, « les écoles éco-citoyennes abordent l’environnement en reconnaissant la complexité et la multiplicité des approches et des enjeux. Les jeunes ont le droit de connaître la situation de l’environnement et des sociétés, l’avancée des recherches, l’organisation économique, politique et sociale des hommes même si cela est très complexe. »