On recense en France métropolitaine quatre millions de plaisanciers, et les immatriculations de navires augmentent annuellement de 20 000 unités. Cet essor des pratiques nautiques engendre de nouvelles formes d’occupation de l’espace maritime. Des sites jusqu’ici préservés de la fréquentation sont devenus accessibles à un grand nombre d’embarcations de plus en plus rapides.
Ces nouveaux usages, diffus dans l’espace, souvent limités dans le temps, sont mal cernés car difficiles à étudier. Leur connaissance ainsi que celle des conséquences induites, notamment dans les espaces protégés, s’avèrent du plus grand intérêt pour les gestionnaires des sites et les acteurs du développement de la plaisance.
C’est à la demande de différents organismes (Conservatoire du littoral, Parc national de Port-Cros…), ou dans le cadre de programme de recherche (Liteau - Life Nature) qu’une réflexion s’est engagée sur plusieurs sites (archipels de Chausey et de Glénan, littoral du Finistère…), à partir d’une méthodologie s’appuyant sur une démarche scientifique à caractère pluridisciplinaire.
La première question posée est souvent quantitative. Combien de bateaux fréquentent tel ou tel site ? Puis on cherche à mieux comprendre les usages nautiques à travers une connaissance fine des plaisanciers et de leurs pratiques. On approche ainsi la question sous l’angle qualitatif et comportemental. Enfin, la dernière étape est la mise en place d’observatoires de la fréquentation nautique.
De telles études, qui exigent du temps et des moyens relativement lourds (enquêteurs, SIG, moyens à la mer et aéroportés…), permettent cependant de réfléchir à de nouvelles modalités de gestion des espaces naturels maritimes en associant usagers et gestionnaires dans la perspective d’un développement durable des activités nautiques.