Les atlas de paysages : pour identifier et qualifier les paysages de France

 

Espaces naturels n°29 - janvier 2010

Aménagement - Gouvernance

Élise Soufflet
Chargée de mission au bureau des paysages. Ministère de l’Écologie

Les atlas de paysages constituent l’outil d’identification et de qualification des paysages retenu par la France. Initié en 1994, ce programme mis en œuvre par le ministère en charge des paysages vise à faire en sorte que les services de l’État et les collectivités territoriales (conseil général et conseil régional essentiellement) réalisent ensemble un « état des lieux partagé » pour chacun des départements français. Ces documents de référence représentent une occasion d’intégrer le paysage dans les politiques sectorielles.
Mais comment réaliser un atlas de paysages ? La méthode repose sur trois analyses simultanées :
1) L’identification et la caractérisation des « unités paysagères », structures et éléments de paysage qui caractérisent le territoire.
2) La mise en évidence des perceptions culturelles et sociales du paysage à l’échelle globale et locale. Celle-ci concerne les paysages remarquables mais aussi ceux du quotidien, cadre de vie des populations.
3) L’évaluation des dynamiques des paysages et des tendances prospectives. Il s’agit-là de mettre en évidence comment les paysages se sont constitués sur les temps longs, quelle est leur évolution récente (sur la décennie). L’identification des tendances d’évolution permettra de cerner et de cartographier les enjeux du paysage.
En 2009, soixante-huit départements ont publié leurs atlas dont une grande partie est consultable en ligne.
Le récent atelier transfrontalier francocatalan, « le paysage de la caractérisation à l’action » (Olot – 10/13 juin 2009), a permis de mettre en évidence les utilisations des atlas par les décideurs. Ceux-là permettent une décision publique documentée qui met en perspective les perceptions et les évolutions et formulent leurs enjeux majeurs. Les atlas produisent, à une échelle donnée, une information utile à la formulation des objectifs de qualité pour la protection, la gestion et l’aménagement du paysage.
Le public, lui, est conduit à mieux participer au processus décisionnel en matière d’aménagement du territoire. L’atlas permet de réaliser des programmes d’éducation et de sensibilisation et contribue positivement à une réflexion collective sur l’importance du paysage, des valeurs qui y sont attachées et de possibles scenarii du futur.
Mais l’outil pose également de nouvelles questions à la recherche. Il donne une information de référence et des lignes directrices pour les
professionnels.