Introduction

Regarder plus petit pour aller plus loin…

 

Espaces naturels n°49 - janvier 2015

Le Dossier

Xavier Houard
coordinateur des études, Opie Julien Touroult
directeur-adjoint SPN, MNHN
 

Syrphe porte-plume : un outil pointu pour aller plus loin dans la description du fonctionnement des milieux naturels

Syrphe porte-plume : un outil pointu pour aller plus loin dans la description du fonctionnement des milieux naturels © Xavier Houard

Mises à part quelques espèces « jolies » ou « utiles » à l’Homme, les insectes ont mauvaise presse dans l’imaginaire collectif. Pourtant, ils sont synonymes de biodiversité et les professionnels de l’environnement connaissent leur importance. Pollinisateurs, proies, décomposeurs… des rôles-clés du fonctionnement de la nature. Du sol à la canopée, sept animaux sur dix sont des insectes. Omniprésents, prépondérants, incontournables… tant de superlatifs pour qualifier leur masse et leurs actions. En métropole, l’INPN dénombre 37 000 espèces d’insectes, pour 6 800 plantes supérieures et à peine un millier de vertébrés. En considérant l’Outre-mer, les découvertes d’espèces se comptent par centaines chaque année !

Victimes de la peur de l’immensité, les insectes sont parfois encore délaissés. Ainsi, l’ampleur de la tâche apparaît dépasser le cadre opérationnel de la gestion des espaces naturels. Si leur conservation ne peut certes pas s’envisager de la même façon que pour les vertébrés, leur prise en compte questionne les gestionnaires sur la façon d’aborder la préservation de la nature. Ce dossier présente l’entomologie appliquée à la conservation, par la protection des insectes face aux pressions majoritairement issues des atteintes aux habitats, et par leurs caractères « descripteur » et « indicateur » du fonctionnement des écosystèmes.

PLUS DE 7 ANIMAUX SUR 10 SONT DES INSECTES

Sans occulter la complexité de la discipline et en objectivant la pertinence et la faisabilité, ce dossier aborde les questions suivantes : quelles sont les principales difficultés rencontrées et comment les surmonter ? Quels sont les groupes « abordables » pour guider la gestion ? Les insectes peuvent-ils et doivent-il être préservés pour eux-mêmes ? Avec des éléments de réponses issus des travaux récents voilà un dossier qui devrait inciter à regarder le plus petit pour aller plus loin dans la gestion des écosystèmes.