Dans le collimateur

 

Espaces naturels n°35 - juillet 2011

Le Dossier

Emmanuel Thiry

Face au fourmillement d’initiatives mais également au peu de visibilité des actions en faveur des zones humides, le ministère chargé de l’écologie a réuni ses partenaires. Le 1er février 2010, à l’issue d’un an et demi de travail, un plan national de vingt-neuf actions était lancé1. Non un service minimum pour les zones humides mais une réelle ambition. Les zones humides sont à l’interface de nombreuses politiques et il est nécessaire d’y intégrer leur préservation. Ainsi, en plus des aides agricoles consacrées à la gestion durable des prairies humides par les agriculteurs, ce plan d’actions est doté d’un budget global de 20 millions d’euros sur trois ans pour l’État et ses établissements publics.
À mi-parcours, trois chantiers méritent qu’on s’y attarde :
• Une carte nationale des inventaires de zones à dominante humide est en cours d’élaboration. Un atout alors que nous ne disposons pour l’instant que de données partielles, dispersées, et non homogènes. Nous serons ainsi armés pour apprécier avec justesse l’évolution de la situation face aux activités humaines et aux phénomènes climatiques.
• Un dispositif d’éducation, de sensibilisation et de participation (CESP) est également en cours d’élaboration. Sa préparation s’appuie sur le constat que de nombreuses actions de communication sont menées sans vision d’ensemble. Le dispositif devra organiser les échanges et la mise en réseau des acteurs. Services de l’État, Onema, Pôles relais, Aten, MNHN, Agences de l’eau, Sage et EPTB devraient y contribuer pour une meilleure efficacité.
Ce dispositif devrait prévoir un pilotage général, une animation grand public, un centre de ressource, une animation technique et professionnelle au niveau des bassins et des échanges au niveau des sous-bassins. Il devrait en outre repréciser la mission des Pôles relais qui sont actuellement au nombre de quatre (tourbières ; mares, zones humides intérieures et vallées alluviales ; marais Atlantiques, Manche et mer du Nord ; lagunes méditerranéennes).
• On retiendra également le lancement de l’appel à projet sur les zones humides en milieu urbanisé. En France, l’urbanisation consomme environ 60 000 ha par an. Elle constitue une cause majeure de régression des zones humides, notamment dans les espaces littoraux. Un prix, dont l’appel à candidature a été lancé en juin, récompensera les collectivités ayant mené des actions exemplaires dans ce domaine.
Autant d’atouts nouveaux qui viennent appuyer le travail des gestionnaires : les zones humides ont le vent en poupe.

1. Le plan national d’actions zones humides identifie 29 actions qui se déploient en 81 résultats attendus.