Des barbelés sur la prairie ?

 

Espaces naturels n°8 - octobre 2004

Le Dossier

Marc Lutz
Tour du valat

 

Qu’elles soient considérées comme outil permettant le contrôle du couvert végétal dans les aires protégées ou comme ressource d’exploitation des espaces naturels, les pratiques pastorales sont depuis quelques années un instrument clé dans la gestion des milieux naturels et souvent préférées aux opérations mécaniques. Fréquemment, ce sont les impacts du pâturage sur la biodiversité qui sont en question, tel troupeau favorisant telle espèce, tel autre étant néfaste à une autre espèce. Mais, quoi qu’il en soit, ces « méthodes douces » n’en restent pas moins délicates à mettre en place, et quel gestionnaire utilisant des brouteurs ne s’est jamais posé la question de la charge adéquate à mettre en place en fonction de ses objectifs ou de la manière d’optimiser la conduite de son troupeau en intégrant les contraintes zootechniques et environnementales ?
Dans le cadre d’une enquête nationale menée sur le pâturage dans les Réserves naturelles de France, le groupe d’études éco-pastorales (Gep, ex-Brouteurs fan club) va publier une synthèse scientifique sur les pratiques de pâturage. Celle-ci nous éclairera sur les pratiques en cours, leur efficacité et leurs impacts en termes de gestion et de conservation de la biodiversité.
En publiant un dossier sur le pâturage, la revue Espaces naturels n’a pas pour ambition de dévoiler les résultats de cette enquête, ni de faire un recueil d’expériences en cours sur les impacts des pratiques de pâturage sur la biodiversité, qui sont largement documentés par ailleurs. L’objectif de ce dossier est d’apporter aux gestionnaires d’espaces naturels des informations pratiques sur la conduite de troupeaux, sur les manipulations des animaux, mais également de leur fournir des éléments de réflexion issus de la recherche scientifique sur le « comment pâturer » ou même le « pourquoi pâturer ».
Dans ce sens, son objectif est d’apporter aux gestionnaires d’espaces naturels des éléments pertinents pour repenser éventuellement leurs pratiques, et les re-situer dans une logique d’intégration maximale de l’activité dans la gestion des sites et dans le tissu économique local.