Pour une coopération internationale, suivez les migrateurs

 
L’Observatoire des limicoles côtiers a pris son envol

Espaces naturels n°23 - juillet 2008

Le Dossier

Emmanuel Caillot
Réserves naturelles de France

 

Comment un protocole de surveillance a donné naissance à un observatoire national puis à une coopération internationale.

Les petits ruisseaux font de grandes rivières est-il coutume de dire. Rien n’est plus vrai pour l’Observatoire des limicoles côtiers qui débute par des activités de comptage « des plus courantes » pour prendre aujourd’hui une dimension internationale. C’est en 2000 que, dans le sillage de l’Observatoire du patrimoine de Réserves naturelles de France, quelques gestionnaires de réserves naturelles se lancent dans la mise en œuvre d’un protocole commun de surveillance des oiseaux limicoles sur le littoral français métropolitain. Face à un contexte climatique et anthropique en pleine évolution, cette initiative s’avère particulièrement pertinente. En effet, étroitement dépendantes des écosystèmes estuariens et côtiers, ces espèces migratrices, ainsi suivies, offrent un outil d’évaluation pour notre littoral. Complété par des suivis plus spécifiques, intégrant les facteurs physiques et environnementaux, le dispositif initial se dimensionne peu à peu, au service d’une gestion durable du littoral français.
Le ruisseau grandit donc. Les comptages, conduits à la mi-janvier par Wetlands international, sont aujourd’hui complétés, en France, par des dénombrements mensuels. Le cycle annuel peut ainsi être abordé dans son intégralité. La création d’une base de données commune (plus de 40 % des stationnements nationaux observés en Manche-Atlantique) et l’adhésion de nouveaux territoires font entrer cette démarche scientifique dans une logique d’observatoire national qui tend peu à peu vers l’international.
Cette concertation française prend toute sa dimension, en s’inscrivant à une échelle de réflexion plus globale : celle de la voie de migration est Atlantique. En se tournant vers Wetlands international ou encore vers l’International wader study group, sièges de coopérations multilatérales, l’action française renforce à présent son action par un partenariat élargi.