EMAS, labelliser la gestion des espaces naturels

 

Espaces naturels n°48 - octobre 2014

Le Dossier

Kevin Wimez

 

Eden62, comme d’autres gestionnaires d’espaces naturels, a fait le choix de formaliser son engagement en termes de développement durable avec la certification européenne Emas(*). La structure souhaite ainsi mesurer l’impact de ses actions sur l’environnement global pour in fine agir sur la biodiversité.

Les arguments qui ont convaincu Eden62 de se lancer dans l’enregistrement Emas :
Une protection et une amélioration de la qualité environnementale. La mise en place d’une gestion environnementale de haute qualité réduira les impacts de l’homme sur les milieux et les espèces.
La réduction des flux (énergie, déchets, eau...). L’objectif de réduire les gaspillages et la consommation permettra de diminuer les coûts et de réaliser des économies.
Un personnel impliqué et motivé par les enjeux environnementaux. Le bon fonctionnement de la démarche Emas nécessite une implication de chaque membre du personnel qui se voit sensibilisé et responsabilisé face aux attentes et aux objectifs d’Emas.
Une garantie de conformité à la législation environnementale.
Une image de marque crédible grâce à la diffusion d’informations environnementales validées par un organisme n’ayant aucun lien avec l’organisation. L’utilisation du logo Emas renforce la crédibilité de la structure. Il est assimilé à un gage de confiance auprès des partenaires et permet également d’acquérir une visibilité au niveau européen.
Emas pourrait aussi devenir un critère d’éligibilité pour l’octroi d’aides européennes. Mais le principal avantage à nos yeux est sans nul doute le suivi et la vérification par un cabinet extérieur. En effet les audits nous obligent à être rigoureux dans la démarche et à nous améliorer constamment, à respecter les objectifs fixés et à se remettre en cause avant chaque audit. Évidemment une telle mise en place a aussi ses inconvénients : Au-delà des charges de personnel que cela implique, l’enregistrement Emas a engendré des coûts en terme d’investissement :
Des formations du personnel en charge d’appliquer Emas dans la structure (coût estimé : 13 200 euros HT mutualisés avec le Conservatoire des espaces naturels afin de diminuer les coûts).

L’intervention d’un vérificateur externe pour obtenir la certification Emas (6,25 jours d’audit en 2012 + 3,25 jours en 2014 soit un coût de 6 781 euros HT). Ce coût varie en fonction de la taille de la structure, du nombre de sites à visiter...
Le temps. En effet, il est indispensable de suivre l’évolution des différentes actions mais aussi de se renseigner sur les nouvelles technologies, les matériaux, les expériences menées par d’autres gestionnaires afin de parfaire son efficacité environnementale.
Un changement des méthodes de travail. Mettre en place du débardage à cheval, des fauches manuelles, de la collecte sélective de déchets...
Une demande d’une adaptation du personnel et un changement d’habitudes. Si dans certains cas cela se passe facilement, pour d’autres opérations il faut faire preuve de beaucoup de pédagogie et d’ingéniosité pour faire accepter les changements.

Après 3 ans de démarche et 2 audits par le bureau d’étude, le bilan est largement positif avec une implication de plus en plus forte du personnel (note de B+ à la première évaluation relevée à A- au dernier audit). Il nous reste encore de nombreuses pistes à explorer pour tendre vers l’excellence environnementale.
Pour un organisme environnemental, ce ne devrait pas être une option mais s’inscrire dans sa stratégie de structure (à des fins de réduction de son impact ou valeur d'exemples auprès d'autres organismes).

 

(*) Eco-management and audit scheme