Marseille, Cassis • GIP des Calanques

« La diplomatie des petits pas »

 

Espaces naturels n°2 - avril 2003

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Florent Noël
Gip des Calanques

 

Quatre décès cette année... Dans les Calanques, l’escalade est en deuil. Mais par ailleurs, « l’américanisation juridique de notre société » incite les propriétaires à dégager une éventuelle responsabilité. Le GIP des Calanques a donc entrepris une démarche pour une contractualisation entre Fédération de montagne et d’escalade et propriétaires. Difficultés…

Tout d’abord, le recensement des sites ! Dès cette première étape, le GIP des Calanques s’est trouvé confronté au tangible : comment inventorier les sites cachés ou officieux ouverts notamment par les professionnels pour un usage privé… ou, plus simplement, comment réaliser le listing des voies non répertoriées dans le topo-guide ? Une seule solution : le relationnel. La confiance avec les usagers, et notamment les sportifs de la fédération, ayant été instaurée, l’étude de terrain et les échanges ont permis de découvrir les voies « cachées ». À ce stade, la principale difficulté résidait dans la concertation avec des partenaires d’horizons divers : les sportifs, associatifs et les professionnels ont des visions et des attentes divergentes, ces derniers ayant de surcroît des représentants multiples. Le succès a cependant été au rendez-vous puisqu’en début d’année, les professionnels de l’escalade s’entendaient pour une représentation unique au GIP.
Le report sur système d’information géographique (SIG) des voies d’escalade sur le massif avec la mosaïque foncière montre que trois gestionnaires de milieux naturels (ONF, Ville de Marseille et Conseil général) possèdent la majorité des voies recensées.
Suivant la convention constitutive, le GIP doit « coordonner la gestion sur le massif » ; les propriétaires ont donc « repris » le dossier en contractant avec la FFME. La multiplication des interlocuteurs face à la fédération pour une même entité géographique allonge le processus de conventionnement.
Puis vient la mise au point des accords avec l’inévitable négociation financière. La mise en sécurité et le rééquipement du massif nécessiteraient 153 000 euros d’après la FFME. Pour les voies historiques, ces travaux seront probablement à la charge des propriétaires ; ils viendraient, en contrepartie de l’engagement de la FFME à se conformer à leurs attentes avec, en particulier, la « réduction sensible du nombre de voies et le transfert de responsabilité ». En revanche, pour les voies non équipées (terrain d’aventure), la FFME se refuse, pour le moment, à tout engagement.
Inventaire, réunion des propriétaires, convention… Si le bilan de la démarche du GIP va dans le sens d’une homogénéisation de la gestion des espaces naturels, l’essentiel réside dans une formule : « Patience et diplomatie des petits pas ».