« Le dialogue s’est instauré »

 
Vu ailleurs

Eugène Codjo Kpadè
Maire de la commune de Grand Popo, président du Conseil intercommunal d'éco-développement de la lagune côtière

Le projet Lagune nous a permis de rencontrer nos homologues en France. Dans les marais du Cotentin et du Bessin en 2003, nous garderons un souvenir précieux de la présidente du parc, Mme Rollande Brecy. En février 2006, c'est M. Claude Mulero, président du PNR de la Narbonnaise en méditerranée, qui nous a accueillis. Nous avons eu l'honneur de leur remettre le label Ramsar. Ce geste symbolique montre que nous partons sur une idée d'échange. Très vite, nous nous sommes rendus compte de nos points communs : notre relation avec la terre, l'eau, l'élevage ; et de nos différences : les communes sont grandes au Bénin, souvent peuplées. Grand Popo, par exemple, couvre 289 km2, avec 40 000 habitants.
Nous avons aussi évoqué des soucis communs, comme la responsabilité des maires et surtout le transfert, par l'État, des compétences, des finances et du personnel.
Et puis, nous avons souligné que les scientifiques et les techniciens sont souvent plus intéressés que nous par les études. Nous avons besoin de concret, en particulier dans le domaine économique. Nous avons un mandat de cinq ans et des échéances claires !
Au-delà de l'anecdote, l'expérience des Parcs nous a inspirés : comment faire prendre conscience aux élus de leur compétence en matière d'aménagement du territoire et de gestion des ressources naturelles ? Comment aborder le patrimoine naturel et culturel comme un pivot de l'économie locale ? Comment aider les élus à assumer leur rôle dans les politiques et les projets qui affectent leur territoire ? Et aussi, comment maintenir un débat entre État, collectivités, organisations socioprofessionnelles, associations, tout en évitant les recettes plaquées ?
Notre pays et nos institutions sont jeunes. Il n'a pas l'opulence de l'Europe. Nous avons des problèmes récurrents de ressources ; des priorités en matière de santé, d'éducation ou d'infrastructures.
À nous d'inventer notre propre modèle.