S’adapter ou disparaître

 

Espaces naturels n°21 - janvier 2008

Édito

Philippe Knibiely
Président de l’Atelier technique des espaces naturels.

Plus la biodiversité s’érode, plus les gestionnaires d’espaces naturels se renforcent et se diversifient. On assiste ainsi à la montée en responsabilité des collectivités locales – par le biais de Natura 2000 –, des espaces naturels sensibles, des réserves naturelles régionales ; tandis que l’évolution de la gestion forestière et la prise en compte des milieux marins et côtiers sont désormais des réalités. De nouveaux acteurs font donc leur apparition dans la cour des gestionnaires qui œuvrent à la préservation, depuis un demi-siècle.
Or, les gestionnaires du « canal historique » de la biodiversité ne sauraient ignorer cette évolution, qu’ils ont eux-mêmes suscitée : pionniers dans ce domaine, ils ont la responsabilité de toujours anticiper.
L’Atelier technique des espaces naturels – à l’image du comité éditorial de la revue Espaces naturels – a le devoir d’intégrer les changements en cours et de s’ouvrir à de nombreux partenaires.
Pour ce faire, l’Aten a donc mené une réflexion prospective. Et, après avoir analysé plusieurs scénarii, le conseil d’administration du groupement d’intérêt public a fait le choix d’un avenir ambitieux qui doit faciliter l’entrée équilibrée de nouveaux gestionnaires et l’élargissement à de nouvelles thématiques patrimoniales.
Oui, nous sommes déterminés ; déterminés à partager notre expérience, à renforcer les échanges, les mutualisations, les pratiques avec cette conscience d’une ardente obligation de résultats.
À travers cette ouverture, nous veillerons à ne pas nous couper du terrain. L’expérience des gestionnaires et leur contact avec tous les acteurs constituent, en effet, l’un de nos principaux atouts ; ils alimentent l’arbre de la mutualisation qu’est l’Atelier technique des espaces naturels. Nous saurons également faire évoluer nos services pour atteindre des performances à la hauteur de l’attente des professionnels, notamment par une plus grande pro-activité.
Nous veillerons, enfin, à conserver cette éthique naturaliste, loin de ceux qui seraient tentés de considérer la biodiversité comme un effet d’annonce, voire une opportunité financière, le tout sans véritables obligations de résultats. Notre réponse collective doit être à la hauteur des enjeux,
c’est-à-dire sans retenue !
Nous n’avons pas peur de l’évolution puisqu’elle conduit à la révolution de nos comportements, de nos méthodes et de nos réflexions.
Alors, « aux actes gestionnaires ! ».