Partir travailler en terres australes ? Si l’aventure vous tente...

 
Le point de vue de l’employeur
Management - Métiers

Ségolène Travichon
Chef de service LPO. Responsable d’une équipe de 32 salariés

 

Le choix n’a pas été facile… Fallait-il accepter que deux de nos salariés partent travailler dans une réserve naturelle des terres australes françaises (Taf) ? Certes, il s’agissait d’un congé sans solde, mais le questionnement ne se posait pas en ces termes. En temps qu’employeur, cette absence prolongée impactait directement les missions de la Réserve naturelle des Sept-Îles et de la station Île Grande.
Aussi, lorsqu’en 2010, deux de nos gardes techniciens ont fait une première demande, nous avons refusé. Il n’était pas possible d’assumer cette absence à la période considérée. Pas possible non plus d’imaginer de les remplacer ponctuellement, leur technicité n’est pas remplaçable par un CDD. En 2011 cependant, une nouvelle demande a été acceptée. Nous avions pu, depuis le temps que le projet mûrissait, anticiper l’absence de ces deux salariés. Nous pensions aussi que permettre leur épanouissement personnel sur un projet leur tenant à cœur, leur donnerait un nouveau dynamisme. Dynamisme dont notre structure profiterait.
Nous savions par ailleurs qu’une mission de terrain de cinq mois dans une réserve des Taf leur permettait d’acquérir de nouvelles méthodes de suivi des oiseaux marins.
Pari gagné ! Armel et Régis sont revenus avec des idées innovantes concernant le suivi des populations d’oiseaux nicheurs des Sept-Îles. Matériels et technologie nouvelle (endoscope notamment) nous ont permis d’améliorer la précision de nos suivis.
Cette expérience est également venue consolider les relations déjà existantes entre les deux réserves naturelles de métropole et des terres australes. Chaque année, le directeur de la réserve des Taf organise une visite des Sept-Îles avec les chefs de district, la réserve constituant le site le plus proche en termes de configuration et de patrimoine naturel en métropole.
Le reproche est parfois fait aux salariés des réserves naturelles de rester au même poste sur de longues périodes (soit par manque de possibilité d’évolutions, soit par volonté). Ce type de projet permet d’aller voir ce qui se passe ailleurs… Nous ne regrettons rien, bien au contraire •