Géomaticien : le métier s’organise

 
Management - Métiers

Philippe Isenmann
Parc naturel régional de Camargue
Marc Isenmann
Conservatoire du patrimoine naturel de la Savoie
 

Née du mariage de la géographie et de l’informatique, la géomatique est connue du grand public depuis l’irruption de la cartographie dynamique de type Google Earth. Dans le domaine des espaces naturels, la géomatique joue un rôle majeur pour la connaissance ainsi que pour le suivi des territoires. En effet, les cartes et analyses spatiales produites grâce aux systèmes d’informations géographiques (SIG) permettent de rendre des données compréhensibles et accessibles. Les gestionnaires peuvent ainsi suivre l’évolution des territoires et spatialiser leurs enjeux. Les cartes servent d’appui aux actions de connaissance scientifiques, de protection, de gestion et de valorisation. Mais derrière cette fonction se profile un métier : géomaticien.
Sont-ils nombreux ? En 2006, une évaluation1 a dénombré environ quatre-vingts agents travaillant dans le réseau des espaces naturels et investissant plus de 75 % de leur temps dans des activités géomatiques (50 % travaillent pour les parcs naturels régionaux). Ce nombre est bien sûr indicatif car de nombreux autres agents utilisent de façon régulière les applications métiers des SIG. Ce nouveau métier de plus en plus stratégique est aujourd’hui reconnu et identifié en temps que tel dans le répertoire des métiers des organismes gestionnaires d’espaces naturels (famille géomatique, informatique et bases de données).
Missions et profils. Deux enquêtes réalisées successivement en 2003 et 2005 (France) ont montré que les géomaticiens ont suivi des formations initiales en géographie (54 %) et en environnement (38 %). Le métier se caractérise par une grande spécialisation et une haute technicité (plus de 65 % ont un niveau bac + 5 ou plus).
Les métiers de la géomatique sont généralement centrés sur le développement de SIG, la gestion de bases de données spatiales et la cartographie2. Parmi les missions clés du géomaticien, on note la sensibilisation des collègues à la culture de l’information géographique, l’animation de groupes de travail autour du SIG afin de prendre en compte les attentes et besoins de chacun. Il faut, en effet, de nombreux efforts de persuasion et d’animation de projet pour rendre un SIG utile et légitime dans une structure.
Le géomaticien devra également mettre en place des procédures et des méthodes de travail, mais aussi des compétences et une organisation du travail adéquate, afin d’actualiser les données et faire vivre l’outil. En effet, le système d’information géographique ne peut se développer qu’avec l’implication de ses utilisateurs.
Les géomaticiens sont également appelés à élargir leur activité au sein de leur réseau professionnel respectif dans le but d’échanger des données ou de permettre le partage d’expérience. Dans ce domaine, qui évolue très vite, le premier forum des géomaticiens organisé par l’Aten a été particulièrement intéressant. Il sera renouveler en juin 2008…

1. Assise des géomaticiens - Afigéo/
Géoévenement 2006 (cf. En savoir plus).
2. Les intitulés de poste sont plus ou moins différents : responsable SIG, chef de projet SIG, administrateur de bases de données, technicien SIG, cartographe. Ils appellent un panel de connaissances variées (cf. En savoir plus, répertoire métiers Aten).

En savoir plus
• Répertoire des métiers de l’Aten :
http://www.espaces-naturels.fr/metiers/travailler_dans_un_espace_naturel...
• Le portail de la géomatique et des SIG :
http://georezo.net
• Association française pour l’information géographique : http://www.afigeo.asso.fr