Les filières courtes n’ont pas fait la preuve de leur efficacité
Espaces naturels n°20 - octobre 2007
Marion Chandesris
Fédération des parcs naturels régionaux de France
Cécile Birard
Fédération des parcs naturels régionaux de France
Qui dit « circuits courts », pense « qualité ». Qualité des produits ; qualité du territoire de production. Faut-il conclure que les circuits courts sont une solution pour une meilleure intégration de la biodiversité dans la production agricole ? Une réponse tranchée serait un peu hâtive. En effet, si les filières courtes agricoles ont un fort potentiel en ce qui concerne le développement durable, le lien « circuit court/agriculture durable/biodiversité » est encore à construire. Certes, le principe des circuits courts (diminution du nombre d’intermédiaires) participe à la reconstitution du lien entre consommation et production agricole. Cependant, moult expériences recueillies dans les parcs naturels régionaux montrent comment les objectifs et les enjeux de ces circuits se préoccupent, avant tout, de la valorisation économique d’une production locale. Ainsi, quand les parcs se lancent dans des démarches économiques en y intégrant, avec succès, d’autres aspects comme le maintien d’activités, du tissu social, du paysage, la promotion de l’identité du territoire, etc., il faut bien admettre que la plupart de ces actions visent avant tout la commercialisation. Peu font le lien avec des pratiques agricoles respectueuses du patrimoine naturel. Sur ce terrain se situe la marge de progrès à accomplir : en accompagnant les démarches de filières courtes collectives, vers une meilleure intégration nature/agriculture conforme à l’idée du consommateur. La marque « Produit du Parc naturel régional » est un outil qui permet cette connexion en imposant un cahier des charges sur la production agricole (voir l’exemple du Vercors).